Qualifiant très rimbaldiquement les bataillons rangés de la critique
verlainienne des années 1950-1980 de « vieilles énormités crevées », pourvoyeurs
de pensées « plus mortes que des fossiles », Arnaud Bernadet pose polémiquement
le problème de la péremption des entreprises critiques4. D’où deux corollaires
:
Les nouvelles perspectives sont, elles aussi, vouées à la
déconstruction.
On ne peut affirmer que le jury de l’Agrégation partagera les
perspectives développées par la critique verlainienne récente alors
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shox nz femmes que les principales éditions et la plupart des monographies
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shox Nz hommes disponibles aujourd’hui restent fidèles aux discours
critiques des années 1950-1980. Il faut donc que l’étudiant qui désire profiter
des nouvelles lectures – y compris en matière de théories de versification –
argumente avec (comme toujours) un maximum d’efficacité mais aussi… de
prudence.
Sagesses (?) de lecture
Les poèmes de Verlaine ne manquent pas
d’attirer l’attention sur les procédures mêmes de la lecture et sur la
possibilité de parcours et de perspectives divergents. Cette prise en compte de
l’hétérogénéité de la réception surgit dès le poème d’ouverture [33] des Poëmes
saturniens. Au v. 3, le verbe « Lire » se trouve mis en relief en début de vers,
avec la majuscule que lui confère son emplacement métrique. Cette dramatisation
du mot est renforcée par sa position différée, une parenthèse ironique coupant
l’expression « Crurent lire » : « […], et c’est un point encor mal éclairci, […]
». Le point a été sans doute mal éclairé par la nuit étoilée, selon une syllepse
portant sur deux types de lumière. En tout cas, si ce point est « encor mal
éclairci », c’est que les Sages d’aujourd’hui n’ont pas plus percé le mystère
que leurs homologues d’autrefois. Crurent lire désigne ainsi par une
modalisation équivoque le problème de croyances exégétiques qui peuvent reposer
sur de simples illusions. Les lectures contradictoires du « mystère nocturne »
dans sa relation possible aux mystères de la vie sont indissociables
d’herméneutiques qui évolueront selon les époques, sans qu’il y ait
nécessairement un progrès en matière de « lumières ». L’« explication » fournie
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shox OZ hommes par les Sages d’autrefois est peut-être erronée, mais rien ne
prouve que « ceux-ci » – par implication les rationalistes des années 1860 –
aient su mieux lire et expliquer. Le poème liminaire joue bien son rôle
définitoire de seuil du recueil, mais à la manière d’une admonestation : ce qui
sera « deviné ligne à ligne
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shox Qualify femmes » – vers à vers – ne saurait donner prise à une lecture
facile. Plus tard, Verlaine évoquera ainsi la difficulté qu’éprouve Mathilde
devant ses premiers recueils : « La pauvre enfant ! Je vous crois que mes vers,
les Poèmes saturniens […] et les Fêtes galantes, très justiciables de leur
intitulé, devaient lui sembler… durs à comprendre ou plutôt à deviner. ».
Deviner, précisément. Verlaine formule ici une mise en garde implicite, mais
comme dans le recueil tout entier, cet implicite suppose un acte
d’interprétation. Les garde-fou mêmes de Verlaine ont quelque chose… d’affolant,
les sentences apparemment limpides pouvant recéler d’épineux paradoxes
pragmatiques. Ainsi, lorsque de nombreux commentateurs ont déduit que Verlaine
souscrivait à la logique destinale des Sages d’autrefois, c’est qu’ils ont cru
lire une telle adhésion alors que la vraie logique du recueil n’est guère
celle-là.
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