comme le propre de notre civilisation, est de trouver une ligne de démarcation
entre la réalité, telle que nous y vivons avec nos sentiments polis et réservés
à l'égard du destin et du malheur, et ce monde spécial, chargé
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place d'éprouver les plus grandes souffrances et de supporter les plus grands
coups du sort. A aucun moment, le Grec ou le Français ne se rend à un spectacle
pour y trouver une leçon dont sa vie profitera ou ne lit un livre pour y
chercher un reflet de son existence. Il se plaît au contraire au spectacle et à
la lecture dans la mesure où il sera vraiment spectateur et vraiment lecteur,
c'est-à-dire où l'art le préservera de toute référence à son destin
quotidien»[iv].
La manière qu'a Blanchot de conclure à l'impropriété de la
guerre au regard de la littérature dans La Part du feu ou d'exclure que l'art
puisse témoigner aussi du destin quotidien dans Faux Pas explique sans doute
qu'il n'ait pas été des lecteurs de L'Espèce humaine en 1947 et qu'il n'ait pris
en compte le livre d'Anthelme qu'au moment de sa réédition, en 1958. Comment ne
pas relever cependant l'expression d'un «holocauste littéraire» à propos de
Kafka, unique occurrence du terme dans le livre («Kafka et la littérature», La
Part du feu, p. 22)? En même temps, contre le procès antérieurement instruit par
Sartre,Blanchot relève que «la littérature n'a peut-être pas le droit de se
tenir pour illégitime». Il récuse dans «La littérature et le droit à la mort»,
le chapitre final de La Part du feu, le fait que la littérature puisse avoir
autorité dans l'exposé de la morale, que l'oeuvre littéraire puisse être
exemplaire d'une réflexion morale, ou qu'elle se confonde avec le spectacle de
l'action morale. Cette récusation de l'éthique et de la morale rendra possible
la littérature de la transgression et de l'immoralité. La question ne se ramène
pourtant
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seulement à la
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représentation du mal ou de son contraire, à cette dichotomie de la morale et de
l'immoralité de la littérature.
J'ai relevé les divergences et les
incompatibilités des manières d'identifier la littérature qui se trouvaient
respectivement inscrites, sinon programmées, dans les deux scènes primitives que
j'ai évoquées. Je voudrais, au contraire, faire maintenant remarquer que ces
définitions de la littérature, fondées sur des lectures dissemblables de
l'histoire nationale, ont pu se croiser et se rejoindre lorsqu'elles ont été
appliquées aux littératures étrangères et à la littérature considérée à partir
d'une perspective internationale. Après 1945, l'introduction de la référence
littéraire internationale bouleverse assez la nature et la perception du rapport
de la littérature et de l'histoire, jusque là généralement observé et analysé à
partir du seul
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biais du cadre national, pour qu'il en soit ainsi.
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