Elle oblige à penser la distance que l'oeuvre instaure, en tant qu'objet créé,
au sein de cette culture et par rapport aux synthèses littéraires déjà réalisées
et disponibles. Elle détache l'oeuvre de sa tradition et opère cette même
métamorphose que le musée, selon Malraux, produit pour l'objet d'art : «bien que
nous sachions ce que les oeuvres
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shox Nz hommes capitales doivent à leur naissance, elles nous atteignent, à
travers la métamorphose, comme des semblables
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shox OZ hommes (...) l'entrée en jeu des autres styles, en contribuant à
faire de l'art un domaine spécifique, unit d'autant plus les artistes qu'elle
les sépare davantage de la culture traditionnelle»[xi]
2-
nike
shox R2 femmes L'élargissement et l'internationalisation de la référence
littéraire ainsi que le détour par l'étranger disent également le refus de
considérer le sujet comme un être seulement socialisé (Blanchot) ainsi que le
refus, par ce sujet, de l'asservissement aux conventions culturelles d'aucun
pays (Sartre). Ils permettent d'appréhender les cultures comme vides en même
temps que
nike
shox R2 hommes d'envisager l'oeuvre littéraire comme un excédent qui doit
être reconnu comme tel.
L'autonomie de la littérature est, dès lors, la
conséquence du déplacement que le détour par l'étranger permet, du jeu que la
relation littéraire internationale introduit et de la géographie nouvelle
qu'elle constitue par rapport à l'histoire et à la tradition littéraires, dont
la leçon de la guerre conduit à refuser l'héritage (Sartre) ou dont la
pertinence et l'efficacité imaginaire seraient devenues moindres (Blanchot).
Telle est aussi la leçon, désormais recevable dans l'immédiate après-guerre, des
grandes oeuvres de l'exil qui sont celles de Kafka et de Joyce puis des
romanciers américains expatriés: celle de l'expérience de la disjonction de la
langue et du territoire. L'autonomie de la littérature résulte, alors, de la fin
de la coïncidence du territoire reçu et du territoire élu.
Trois journées
d'étude organisées par Karen Haddad-Wotling (Paris 10/Centre Littérature et
poétique comparées, équipe « Poétique du récit ») et Vincent Ferré (Paris
13/CENEL, équipe « Modernités et ruptures.
Observant un ralentissement, ces
dernières années, des thèses et même des ouvrages critiques portant sur Proust
et la littérature étrangère, dans le champ français tout au moins, nous avons
souhaité relancer la réflexion à partir de deux axes : rapports de Proust avec
les écrivains de la modernité ou de la post-modernité – reprise, bilan et
approfondissement, perspectives nouvelles ; rapports avec les classiques ou les
périodes anciennes, bien explorés pour ce qui concerne les classiques français,
beaucoup moins pour les classiques étrangers.
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