Ce dialogue là est d'autant plus stimulant qu'il se déploie hors de l'enceinte
et des usages universitaires, quand bien même la plupart des écrivains actuels
ont aussi, par ailleurs, suivi une formation en Faculté. Il ne me paraît pas
très fructueux que deux discours - ou plutôt deux réceptions, car le dialogue
que la littérature contemporaine entretient avec les textes plus anciens n'est
pas forcément d'ordre discursif - soit ainsi radicalement séparés, ignorants
l'un de l'autre. (Du
nike
shox R4 enfant reste cette ignorance est une pure illusion : la critique
universitaire se nourrit des réflexions des écrivains sur la littérature. Julien
Gracq ne détient-il pas, avec
nike
shox R4 femmes En lisant en écrivant, le record des emprunts de "sujets" à
fin dissertative ?)
Les écrivains ont ceci de particulier qu'ils savent
échapper aux canons universitaires - car l'Université aussi a ses modes et ses
Panthéons, qui varient au fil des temps, comme en témoignent les inflexions des
anthologies à l'usage des Lycées d'une période à l'autre. On doit peut-être à
Pascal Quignard d'avoir attiré l'attention sur une littérature latine négligée.
La façon même dont Pierre Bergounioux relit Flaubert comme écrivain du refus et
de la négation n'est pas "universitairement" indifférente (Cf L'Orphelin,
Gallimard, 1992). Parce qu'ils ne sont tenus pas par le souci d'une
démonstration "scientifique" de leurs intuitions, ils peuvent les livrer sans
réserves, charge à l'"universitaire" qui les reçoit d'en faire son profit, de
les discuter et de les retenir ou non. Ne sont-ce pas aussi les écrivains
romantiques qui nous ont fait "relire" Shakespeare ?
Le contemporain apparaît
dès lors en effet dans la perspective de ce dont il hérite, avec quoi il veut
rompre ou qu'il cherche à prolonger. Les questions que le roman se pose
aujourd'hui ne sont pas fondamentalement différentes de celles qui l'agitaient
autrefois. Ses manières d'y répondre - ou de ne pas y répondre - sont
nike
shox R4 hommes en revanche parfois assez neuves. Elles ne sont pas forcément
meilleures, elles sont surtout différentes, motivées et sous-tendues par les
vissicitudes de notre temps, qu'elles reflètent. Or ce sont bien ces questions
que l'étude critique envisage dans ses approches des oeuvres singulières. Ainsi
par exemple d'une question comme celle de l'engagement en littérature : elle
donne lieu à des ouvrages savants (Susan Suleiman, Le Roman à thèse ou
l'autorité
nike
shox R5 hommes fictive, P.U.F., 1983). Tel "roman engagé" de ces dernières
années - id est qui se préoccupe de l'état monde social - qu'il s'agisse, en des
formes bien distinctes, des textes de François Bon ou de ceux de Michel
Houellebecq, confirme-t-il des modalités éprouvées, précisément décrites par cet
ouvrage de référence ? Il s'avère bien vite que non : l'autorité n'y est plus si
autoritaire que cela, mais bien plus incertaine; et la fiction se nourrit moins
de discours et plus des realia du temps.
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