Les danses cambrées
L'image analysée par Emmanuel est tirée de l'encyclopédie
dirigée par August Baumeister, Denkmäler des klassischen Alterthums (1884-1888):
Emmanuel l'a copiée sur une des planches illustrant l'article «Ménades»[37].
Elle représente une bacchante et un satyre dansant, soit deux personnages
antiques longuement évoqués dans La Naissance de la tragédie. Cette image prend
place dans une série de paragraphes consacrée aux danses qu'Emmanuel nomme
«danses cambrées» (§ 308-313)[38]. Ces paragraphes sont donc dédiés à un type de
danse qui est de la plus haute importance pour les hellénistes et les artistes
de la fin du siècle: Emmanuel infirme-t-il les thèses de Nietzsche ou les
monuments vont-ils renforcer les idées du philosophe, naguère disqualifiées par
Wilamowitz? Le musicien français dispose en tout cas de références semblables à
sac
Coach pas cher celles qu'utilise Nietzsche, ainsi que le montrent ces
paragraphes: psychologie, philologie, musique, texte, archéologie. Mais il
ajoute également une technique ignorée de Nietzsche (et pour cause, puisqu'elle
a été développée dans les années 1880 et 1890): la chronophotographie, inventée
par Jules Marey au début des années 1880. Les cinq paragraphes consacrés aux
danses cambrées illustrent alors parfaitement le travail de Maurice
Emmanuel.
Commençons par la dénomination: contrairement à ce qu'a fait
Nietzsche dans ses cours de philologie, Emmanuel ne reprend pas la liste des
danses antiques, tout comme il ne cherche pas à accoler systématiquement un nom
sac
Dolce Gabbana pas cher de danse à une image précise. Au contraire, il crée
sa propre terminologie à partir des figures recensées, et les noms qu'il choisit
sont le plus souvent inspirés par le vocabulaire technique de la danse
classique. Ainsi, les «danses cambrées» voisinent avec les «danses avec le corps
penché en avant», les «danses accroupies ou
sac
Ed harby pas cher agenouillées», les «danses avec le manteau», les «danses
avec les mains jointes», etc. C'est de cette manière que Maurice Emmanuel rompt
avec une tradition philologique qui s'appuie exclusivement sur les textes: il
l'a lui-même expliqué au début de son ouvrage.
Ensuite, dans les § 308-313,
il met à profit l'ensemble des savoirs et des techniques dont il dispose. Au §
308, l'archéologie lui apporte des précisions sur le développement des cultes
orgiastiques et leurs danses: à propos des danses cambrées, Emmanuel a pu
remarquer une évolution historique puisque les cours du céramologue Edmond
Pottier à l'Ecole du Louvre lui ont
sac
Fendi pas cher révélé que ces danses se sont considérablement développées
après l'époque classique et qu'au fil des siècles, les cambrures se sont
accentuées; de plus, Emmanuel a constaté qu'à l'origine, «ces Positions
excessives n'étaient pas l'apanage exclusif des Bacchants»: mais, «à partir du
IIIe siècle, on ne les voit plus attribués qu'aux suivants de Dionysos»[39].
C'est ce qu'il répétera plus loin, lorsque, analysant le cortège dionysiaque, il
rappellera que le culte de Dionysos, une «religion nouvelle» produite par le
«transformisme religieux», se généralise à l'époque hellénistique seulement, et
«se substitue dans le monde grec à la tradition du Ve siècle».
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