Reste à s'interroger plus précisément sur la constance de la poétique moderne dans ce primat accordé à la
Tasmina-Chocolat
description pensée comme « antonyme » de l'interprétation. Le privilège
engage bien sûr une définition du « texte » — plutôt que de la «
littérature ». Le principe d'une description « objective » fait
l'économie de la notion de sujet, en se distinguant d'une phénoménologie
de la lecture pour laquelle le sens n'existe que comme donation : le
texte n'est pas pensé par la poétique comme un phénomène se donnant au
sujet lisant.
La chose est assez évidente dans l'œuvre théorique d'un
G. Genette : la théorie de la lecture reste pour lui à l'extérieur du
champ de la poétique ; parce que l'ambition est seulement descriptive,
la lecture est reversée du côté de l'herméneutique ; le poéticien ne
cherche pas à dire comment il faut lire, ni même « ce qui se passe quand
on lit » — pas plus que les théories scientifiques qui se vouent à
décrire le monde ne nous disent comment il faut l'habiter. Jusqu'au
tournant que constitue L'Œuvre de l'art, où Genette poursuit une
réflexion délibérément esthétique plutôt que poétique, le texte est par
lui considéré comme objet de savoir et non pas d'expérience.
Sur ce
point encore, le texte fondateur de la discipline n'est pas exempt
d'ambiguïté : on sait que la Poétique déduit explicitement les règles de
la « bonne » tragédie de
Tasmina-Marron l'effet à produire (un mixte de terreur et de pitié qui doit
Tasmina-Noir
favoriser la catharsis) ; Aristote ne cherche cependant en rien à
expliquer pourquoi la tragédie doit produire cet effet-là plutôt qu'un
autre (et d'ailleurs pourquoi
Tasmina-Rose deux émotions plutôt qu'une ?).
Les
travaux de M. Charles forment dans ce paysage une exception notable :
Rhétorique de la lecture (1977) et Introduction à l'étude des textes
(1995) cherchent explicitement à théoriser l'interaction entre la
logique du texte et la dynamique de la lecture. « L'analyse rhétorique »
que préconise M. Charles se donne précisément pour objet de décrire —
et d'exploiter dans un commentaire d'un nouveau genre — les effets de
cette dialectique, jusque dans les incidents ou « dysfonctionnements »
qu'induit la rencontre des deux dynamiques (dynamique du texte, procès
de lecture) ; décrire les dysfonctionnements, c'est pour M. Charles, se
tenir au plus près de ce qu'est un texte — un équilibre essentiellement
instable de micro-structures.
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