Pour en revenir à la première question posée par Audrey Lasserre, quand
on compare la situation des études littéraires dans une perspective de
genre en France avec ce qui existe ailleurs en Europe – y compris dans
des pays du sud de
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l'Europe qu'on a longtemps supposés plus misogynes et plus
antiféministes –, et avec la situation en France dans d'autres
disciplines – en particulier en histoire et en sociologie –, on est
saisi de malaise parce qu'on n'a pas beaucoup d'outils disponibles
pertinents pour la littérature en France et en français – la double
précision est importante, il existe en effet des travaux menés dans la
Francophonie (en Suisse, en Belgique,
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au Québec) qui ne sont pas beaucoup diffusés ni utilisés en France. Ces
problèmes de diffusion sont aussi des problèmes de culture
intellectuelle et académique. Ce qui fait cependant que les choses
changent lentement me semble être d'ordre très pratique: c'est l'essor
des textes numérisés (internet nous donne accès à beaucoup de textes
introuvables auparavant), c'est la saturation des sujets de recherche
sur les grands auteurs qui fait que l'on est un peu obligé, pour faire
entendre sa voix ou pour donner des sujets à des étudiant.e.s, de sortir
des sentiers battus. C'est aussi l'internationalisation des études,
l'européanisation en particulier, qui fait que lorsqu'on entrouvre un
morceau de
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cursus sur le domaine du genre, on s'aperçoit que les étudiants venus
des pays étrangers s'y précipitent en grand nombre, ce qui donne matière
à penser aux responsables d'université. Une telle victoire ne paraît
peut-être pas très noble sur le plan intellectuel, mais cet état de fait
a l'avantage de faire évoluer le champ. Il reste qu'on manque encore de
beaucoup
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de choses: d'éditions accessibles en poche (ce qui rend très
appréciable le travail entrepris par Martine Reid dans la collection
Folio), d'outils critiques un peu synthétiques – une histoire littéraire
des femmes? une histoire des femmes dans la culture? une histoire sous
l'angle des genres? –, etc. On manque également de mémoire, c'est-à-dire
d'une tradition continue, transmise, vivante, qui évite de tenir des
discours sur des sujets déjà traités en ignorant ce qui existe. Tant
qu'on ne remédie pas à ces manques, les travaux sur les femmes et dans
une perspective de genre restent un champ qu'on prend moins au sérieux,
et qu'on n'aborde pas avec toute la rigueur scientifique qui s'applique
ailleurs. Or, on ne voit pas pourquoi ce serait un domaine qui ne
mériterait pas le même niveau d'exigences épistémologiques et de
théorisation que tous les autres.
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