Que sait-on aujourd'hui? On sait d'abord que les attentats de 1969, en
particulier ceux du 25avril et du mois d'août, ont effectivement été
perpétrés par des fascistes. La vérité du juge est ici conforme à celle
de l'historien: des
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néofascistes ont été condamnés pour ces attentats. Personne, en
revanche, n'a jamais été condamné pour l'attentat de la piazza Fontana.
Il n'existe donc
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aucune vérité judiciaire sur cet attentat: personne n'a été jugé
coupable. En réalité, la situation est un peu plus compliquée: deux
personnes, deux néofascistes, ont été désignées comme les auteurs
matériels de l'attentat par certaines sentences judiciaires, mais
portant sur d'autres affaires; or ces deux personnes avaient déjà, avant
ces sentences, été définitivement acquittées pour l'attentat de Piazza
Fontana; la vérité judiciaire, la vérité de la chose jugée, est donc que
ces deux personnes sont innocentes.
On sait donc que les attentats
de 1969, au moins ceux d'avril et d'août, ont été perpétrés par des
fascistes. On sait aussi aujourd'hui que la piste fasciste était connue
dès cette époque: des rapports de police avaient, dès le début de
l'année, signalé que des groupes d'extrême droite préparaient des
attentats pour les faire attribuer à la gauche. On sait également que la
police avait recueilli de nombreux indices sur les intentions
subversives et très concrètes des néofascistes. On sait pourtant, enfin,
que la police a immédiatement attribué ces attentats aux milieux
d'extrême gauche: dès l'attentat du mois d'avril, elle a exclu la piste
néofasciste et orienté ses enquêtes vers les milieux d'extrême gauche.
La police, les autorités, ont admis l'hypothèse d'un lien direct entre
la protestation sociale et les bombes.
nike shox TL hommes Tel est le scénario qui se répète
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encore le 12 décembre, pour l'attentat de Piazza Fontana, et qui
conduit à l'arrestation de l'anarchiste Pinelli, puis à sa mort.
Le
contexte n'est donc pas seulement celui d'un conflit de vérités ou d'un
conflit des interprétations, mais celui d'une fabrication, d'une
manipulation et d'une occultation de la vérité. À ce titre, Sofri
raconte aussi la mort de Pinelli en tant que témoin, comme l'écrivent
Martin Rueff et Jean-Claude Zancarini dans leur belle préface aux Ailes
de plomb. Adriano Sofri était, en 1969, quelqu'un qui pouvait dire comme
Campanella, et comme Pasolini: Io so, je sais. Je sais où se trouve la
vérité.
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