Il est symptomatique que la folie soit précisément la catégorie
convoquée dans Mein Kampf pour définir l'«effondrement culturel[5] » de
l'art allemand moderne. Tout le passage sur le bolchevisme dans l'art y
ressasse la même idée et dénonce «les extravagances de fous ou de
décadents que nous avons appris à connaître depuis la fin du siècle sous
les concepts du cubisme et du dadaïsme.» Les œuvres d'art concernées y
sont décrites comme «les hallucinations d'hommes atteints de troubles
mentaux ou de criminels», et les artistes comme des «gens
intellectuellement dégénérés» qui, en présentant leur folie comme une
œuvre puissante, ont contaminé le public et fait basculer dans la folie
le jugement artistique.
Il n'est pas
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indifférent que cette interprétation de l'art moderne comme phénomène
de décomposition culturelle — et politique: «Par ces manifestations
commença à apparaître déjà, au point de vue culturel, l'effondrement
politique qui devint
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plus tard plus visible[6]» — soit préparée, dans Mein Kampf, par un
développement sur la propagation de la syphilis, maladie de la
génération dont les lésions neurologiques qu'elle occasionne conduisent
vers la démence. La syphilis devient ici l'interprétant de la modernité
et prend, de ce
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fait, une valeur métaphorique. Elle prépare ainsi la description des
mouvements artistiques comme des «phénomènes morbides», symptômes d'une
maladie de la civilisation.
La référence à la syphilis permet
d'instaurer une continuité entre maladie sexuelle et maladie
civilisationnelle, celle-ci étant présentée comme «la conséquence d'une
maladie des instincts moraux, sociaux et racistes[7]» nécessitant une
purification de l'ensemble des domaines de la culture:
Théâtre, art,
littérature, cinéma, presse, affiches, étalages doivent être nettoyés
des exhibitions d'un monde en voie de putréfaction, pour être mis au
service d'une idée morale, principe d'état et de civilisation.
Il
faut ajouter à cette liste la musique. Dans son discours d'ouverture de
l'exposition «La musique dégénérée» (Entartete Musik), en 1938 à
Düsseldorf, Hans Severus Ziegler affirmait que la musique contemporaine
devait être purifiée de la maladie de
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l'atonalité, «produit de l'esprit juif[8]». Une maladie terrible:
«Quiconque en mange en meurt». Était particulièrement visé le Traité
d'harmonie d'Arnold Schönberg.
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