Être aître— L'être aître, c'est Kant appuyé par Dürer, une catégorie inventive
proposée par Georges Didi-Huberman où les aîtres crâniens sont les demeures de
l'être, où l'on est en contact avec l'état naissant de la pensée, dans une
conjonction entre la pensée des philosophes, des artistes et des anatomistes,
«là où la fouille anatomique» ressemble à s'y méprendre à une «carte de cruauté
(comme on dirait la carte du Tendre) du crâne». Ici le crâne est pensé comme
lieu ouvert, comme «parvis extérieur», selon l'étymologie latine de l'être,
extera , dans une définition élargie de l'aître, jusqu'au maëlstrom intime
:
convoquer le mot anachronique d'aître, qui a la particularité phonétique,
en français, de retourner une notion du lieu sur une question d'être.
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Coach pas cher Ce mot a d'abord signifié un lieu
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Dior pas cher ouvert, un porche, un passage, un parvis extérieur
(l'étymologie invoque le latin extera); il s'emploie également pour désigner un
terrain libre servant de charnier ou de cimetière; il s'utilise aussi pour
nommer la disposition interne des diverses parties d'une habitation, il a fini
par désigner l'intimité d'un être, son for intérieur, l'abysse même de sa
pensée. Lorsque Henri Maldiney parle des «aîtres de la langue» et des «demeures
de la pensée», c'est à la singularité d'un «état naissant» de la langue, de
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Dolce Gabbana pas cher la pensée, qu'il fait d'abord référence - cette
singularité que disent chaque fois le poème, l'œuvre
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Ed Hardy pas cher d'art.
à 40, pages fondées sur l'article «aître» du TLF
et sur H. Maldiney, Aîtres de la langue et demeures de la pensée, Lausanne,
L'Âge d'homme, 1975)
Pessoa travaille avec acharnement à cette
extériorisation dans la Tragédie subjective, et notamment par le jeu d'une
métaphorisation continue. Une simple phrase, aussi brève qu'un aphorisme,
condense cet effort de renversement, où l'âme devient lieu ouvert, dedans que
l'on contemple comme dehors, en un geste analogue à celui par lequel on
retournerait une peau:
J'ai mis mon âme à l'extérieur de moi.Tornei a minha
alma exterior a mim.
Sculpter des crânes — l'état naissant de la
pensée.
C'est en ce point arrivé que l'on découvre l'œuvre de Penone, comme
être-crâne, comme sculpture de la pensée déclinée par de nouvelles opérations.
Transposées ou appliquées chez Pessoa, on pourra évoquer d'un processus
d'anamorphose des figures de pensée, chacune muant et versant dans l'autre sous
la plasticité de son verbe et de ses variations poétiques, définitoires,
métaphoriques, plasticité qui fait écho à la convertibilité ou mutabilité de la
matière poétique proposée par Ossip Mandesltam commentant Dante.
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