Ainsi, bien qu’il fasse appel à des matériaux, l’art ne se comprend pas en
fonction du matériau qui le fait exister. Les premiers désignent « des concrets,
des individus matériels entrant dans la composition d’un objet » et ne sont donc
pas ici en cause, alors que le second « est un abstrait». C’est sa « valeur
conceptuelle» qui intéresse : les matériaux sont des constituants techniques de
l’œuvre ; le matériau génère un regard et une interprétation sur l’œuvre, ce qui
est bien différent. De là, Dessons fait cette distinction d’importance que la
réflexion sur la musique ou la peinture favorise fréquemment à partir des ondes
sonores et des pigmentations l’idée de matériau. Il n’en va pas de même avec le
langage, même s’il est courant depuis l’Antiquité et la Renaissance de comparer
chez les écrivains les signes avec le coloris et le marbre. C’est que le langage
n’est pas extérieur au sujet qui l’actualise. Autant « l’homme utilise le
pigment », élément plastique que n’engage a priori « aucune subjectivité»,
autant il lui est impossible d’utiliser la langue, sauf comme le rappelait
Benveniste « à dissocier de l’homme la propriété du langage». Quoique des
valeurs d’ordre culturel ou psychologique puissent s’y attacher, au moins comme
données physiques, la couleur et le son existeront toujours indépendamment de
moi. La littérature occupe ici une place stratégique dans la théorie de la
manière. Parce qu’elle est fondamentalement solidaire du langage, comme art elle
montre ce que les discours
ceinture
marque pas cher d&g sur l’art ne voient pas en peinture, en architecture
ou en musique : que la matière n’est jamais qu’une manière sans quoi elle
redevient cet objet dont une façon comme technè ne peut s’occuper qu’en
hypothéquant immédiatement la question de la valeur.
C’est de cette façon
qu’en composant Madame Bovary Flaubert soustrait la catégorie de style à sa
rhétoricité comme à sa matérialité, l’orientant ainsi vers une poétique de la
manière. Lorsqu’il affirme que « tout est affaire de style », c’est en
corrigeant aussitôt au nom du point de vue sur
ceinture
vuitton homme le style : « ou plutôt de tournure, d’aspect». La tournure (la
main) et l’aspect (la vision) sont la manière du style et ne se séparent pas des
prosodies de la phrase et d’une recherche qui concerne l’oralité de la prose : «
Le style est autant sous les mots que dans les mots. C’est autant l’âme que la
chair d’une œuvre». Ce corps-sujet qui tient de la voix du texte est également
irréductible au matériau et à la forme. Alors qu’il songe à son « livre sur
rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la
force interne de son style », le romancier introduit une dissociation
fondamentale : « Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de
matière ; plus l’expression se rapproche de la pensée, plus le mot colle dessus
et disparaît, plus c’est beau.». Il dissout ainsi radicalement le dualisme du
signe, cette schize de l’expression et du contenu propre au style. Le rien dont
parle l’écrivain constitue probablement une récusation de l’inventio romanesque,
la diégèse et les arguments de la fiction. Aussi, à l’évidement de la matière
correspond une redéfinition du style comme « une manière absolue de voir les
choses». Cette manière de excède la logique de la façon puisqu’elle se fonde sur
une critique de la matière. Elle est
ceintures
loius vitton ce qui réinvente nos rapports
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gucci au réel.
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