B. L'œuvre : présentation, édition, réception
L'oeuvre d'Erich Auerbach,
composée de comptes rendus, de traductions, d'un cours (III, n° 18), d'articles
et d'ouvrages se divise en deux : il y a un avant et un après Mimésis, publié en
1946. Bien sûr,
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vuitton pas cher avant comme après, il y a les mêmes centres d'intérêt,
comme le prouvent les dates de publication d'articles sur Dante, en 1924 ou en
1959, ou sur Vico, en 1924 ou en 1954. Ces deux-là ne le quitteront jamais. Il y
a, de même, la continuité de sa méthode, le perspectivisme historique, qui lui
permet, tout au long de sa vie, d'aborder dans ses articles des auteurs aussi
différents que Paul-Louis Courier, en 1926 (I, n° 10), Marcel Proust, en 1927
(I, n° 12), Pascal, en 1946 (I, n° 57), ou Baudelaire, en 1950 (I, n° 71)… ou,
dans ses comptes rendus d'ouvrages, des thèmes aussi variés que les troubadours
(I, n° 72), l'esthétique de Flaubert (I, n° 44) ou les Asolani de Pietro Bembo
(I, n° 38). Mais Mimésis marque un acmé. Si l'on voulait suivre l'épine dorsale
de l'oeuvre, on verrait d'abord le livre sur Dante, poète du monde terrestre, en
1929, (I, n° 17) comme les prémisses de la thèse historiciste qui est au coeur
de Mimésis (I, n° 56) selon laquelle le sublime peut s'incarner dans l'élément
le plus humble, Dante ayant fait le choix de la langue vulgaire, le toscan, et
non le latin, pour écrire une oeuvre traitant des sujets les plus hauts : la
damnation ou l'élection des créatures après leur passage
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pas cher sur terre. Figura, en 1938 (I, n° 43), en est l'expression
conceptuelle, au delà de Dante, et caractérise la pensée médiévale de
l'histoire. Mimésis, enfin, est la généralisation et la redistribution de cette
thèse appliquée à la littérature européenne, vue à travers cette fusion entre
deux niveaux de la réalité séparés dans la doctrine antique des styles, le
sérieux, souvent articulé au tragique, et le quotidien. Déterminante, la
traduction en allemand de La Scienza Nuova
de Giambattista Vico, en 1924 (I,
n° 9),
ceinture
louis vuitton rééditée en 2000, a donné l'armature
ceinture
gucci intellectuelle à l'entreprise, comme le prouve sa correspondance avec
le spécialiste de Vico de l'époque, Benedetto Croce (II, n° 7). L'ouvrage
posthume, Langage littéraire et public dans l'antiquité latine tardive et au
Moyen-Âge (I, n° 206), est d'une certaine façon le second tome de Mimésis. Paru
en 1958, rédigé aux États-Unis, il inclut l'étude des cinq siècles d'histoire de
la littérature européenne négligés par Mimésis (du ve au xe siècle), et
reformule autrement la question de la littérature, à partir des siècles
justement où elle n'apparaît pas. Mentionnons enfin l'Introduction aux études de
philologie romane, écrite directement en français (I, n° 68), et parue d'abord à
Istanbul en 1944 (I, n° 51). C'est un manuel destiné à ses étudiants à Istanbul,
en manque crucial de repères, qui comporte un tableau de l'histoire européenne
vue par Erich Auerbach. L'Introduction, souvent peu considérée, éclaire bien des
présupposés historiques de Mimésis.