Il y a dans la démarche de Pierre Bayard un double défi : celui qui
consiste, d'abord, à troquer l'attitude de révérence habituellement
adoptée face aux auteurs du "patrimoine", contre une posture de
reproche, voire de commisération. Les grands noms de la littérature –Du
Bellay, Ronsard, Corneille, Voltaire, Rousseau, Hugo, ou Duras – ne sont
plus ici
marque reduction boutique les statues inébranlables des manuels de littérature, mais des êtres faillibles, capables du meilleur comme du pire.
Le deuxième défi relevé par Pierre
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Bayard a plus directement trait à l'activité critique elle-même : il ne
s'agit plus seulement d'analyser les oeuvres abordées, mais bien
d'intervenir sur elles. Le commentateur ne se contente pas d'évaluer
l'ampleur du mal, ni de mettre un nom sur la pathologie repérée. En
audacieux médecin de l'échec littéraire, il plâtre
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les fractures poétiques, sectionne ce qui semble trop long, rabote les
excroissances disgracieuses, et opère même des greffes tout à fait
expérimentales...
L'entreprise est séduisante ; de même que le ton,
inhabituel dans un texte de critique, qui se place sur le terrain de
l'affectivité plus que du jugement raisonné. Les ratages font
littéralement souffrir leur lecteur, et la motivation première de la
réflexion réside dans le besoin de panser ces blessures du goût. Car de
désastres en médiocrités, la dépression guette le commentateur, et son
lecteur avec lui...
D'où le plan de l'ouvrage, en trois volets :
"consternation", "réflexion", "amélioration". L'itinéraire proposé par
Pierre Bayard va du constat d'échec aux travaux d'embellissements, en
passant par le diagnostic détaillé. Le corpus choisi réunit tous les
siècles et tous les genres, du XVIe au XXe siècle, de l'épopée au
nouveau roman, du recueil de poèmes au texte autobiographique. On y
trouve, par ordre chronologique, les treize oeuvres suivantes : L'Olive
de
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Du Bellay, La Franciade de Ronsard, Héraclius, empereur d'Orient, de
Corneille, Dom Garcie de Navarre ou Le prince jaloux, de Molière, La
Henriade, de Voltaire, Rousseau juge de Jean-Jacques, de Rousseau, Les
Martyrs, de Chateaubriand, Dieu de Victor Hugo, Fort comme la mort, de
Maupassant, Jean Santeuil, de Proust, Moulin premier,, de René Char, Le
Bonheur fou, de Jean Giono, et enfin L'Amour, de Marguerite Duras.